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Canada : Diane Tshikudi de l’Université de Manitoba est « meilleure doctorante en sciences de la santé »

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Une étudiante au Département d’immunologie de l’Université du Manitoba est venue en tête d’une compétition pancanadienne qui regroupe les étudiants au doctorat en sciences de la santé.

Diane Tshikudi va ainsi représenter le Canada à la Conférence Lindau en Allemagne où elle présentera ses travaux de recherche à un panel composé d’une dizaine de lauréats du prix Nobel.

C’est un peu incroyable, lance-t-elle au milieu de deux éclats de rire. Celle qui est arrivée en première position au Canada au terme d’un processus très sélectif en plusieurs étapes, aussi bien au plan provincial que national, se dit être encore en état de choc.

À chaque étape, les candidats doivent présenter et défendre leurs projets devant des scientifiques et d’anciens lauréats du prix Gairdner, décerné annuellement à cinq personnes dont les travaux représentent une réalisation concrète dans le domaine des sciences médicales.

Non seulement la doctorante Diane Tshikudi figure parmi les cinq lauréats de cette année du prix Gairdner, mais elle termine en première position dans les étapes subséquentes, ce qui lui vaut le prix Lindau.

Grâce à ce prix, elle se rendra à une date ultérieure en Allemagne où elle aura la possibilité de rencontrer d’anciens prix Nobel.

Pour un scientifique être associé au prix Nobel c’est quelque chose d’extraordinaire, réagit Diane Tshikudi.

Pour elle, le fait de pouvoir faire de la recherche au Canada, de sortir d’un département de l’Université du Manitoba et de représenter le Canada en Allemagne devant des Prix Nobel c’est vraiment génial.

Ça nous donne l’opportunité de présenter notre recherche devant un plus grand public et devant des scientifiques de renom, il y a beaucoup de chances pour moi de pouvoir échanger mes connaissances et d’apprendre de ces personnes, poursuit-elle.

Selon le professeur Jean-Eric Ghia qui dirige les travaux de la doctorante au Département d’immunologie de l’Université du Manitoba, avec cette distinction, Diane Tshikudi peut ainsi être considérée comme la meilleure doctorante en sciences de la santé du Canada.

Moi je suis très très fier d’elle ! Je ne suis pas certain que cela va arriver à notre labo une deuxième fois, écrit-il dans un courriel.

Faire avancer les recherches et le traitement sur les maladies inflammatoires

La doctorante de l’Université du Manitoba s’intéresse aux maladies inflammatoires de l’intestin dont les plus connues sont la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse.

Selon elle, des études ont révélé que la Chromogranine A, est la molécule impliquée dans la sévérité de la colite ulcéreuse chez les souris et qu’elle présente un lien avec la formation de l’ulcère.

Mon rôle est d’évaluer le rôle de cette molécule directement sur les cellules qui recouvrent les parois intestinales, là où les ulcères apparaissent, et de voir si on peut utiliser cela comme une cible thérapeutique, explique Mme Tshikudi.

Les autres recherches ont montré que la Chromogranine A pourrait avoir un rôle, moi je dois montrer les mécanismes d’action de la Chromogranine A et sa sévérité ou non sur les parois intestinales.

Son souhait est que la communauté scientifique réalise des percées en ce qui concerne le traitement de la colite ulcéreuse.

Les traitements qui sont présentement disponibles, ils permettent de maintenir le patient en rémission, c’est-à-dire pour l’empêcher de développer des symptômes sévères, mais les patients ne sont pas complètement guéris, explique-t-elle. L’idée c’est de trouver les méthodes qui permettent de guérir les parois des intestins.

Une projection dans le futur

Pour celle qui est en 2e année d’études doctorales, ce n’est pas trop tôt pour penser aux projets d’avenir. Si tout va bien, elle termine ses études dans 4 ans avec comme point de mire l’enseignement.

Après mes études, j’aimerais devenir professeure, dit-elle, le sourire franc.

Elle a aussi à cœur de poursuivre des études postdoctorales afin d’approfondir ses connaissances et d’apporter une plus grande contribution aux enjeux médicaux du présent et du futur.

Il y a des maladies, comme la maladie de Crohn, qui ne touchaient qu’un petit nombre, mais le nombre augmente maintenant, […] de pouvoir être capable de faire des recherches pour trouver des thérapies contre ces maladies, c’est une des choses que j’aimerais faire.

Radio Canada du 16 juin 2022

La photo à la Une est de Radio Canada

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