Avec la télédétection, une étude révèle une érosion ravinante dans la partie basse de la commune de la N’sele à Kinshasa
3 min readL’objectif principal d’une étude initiée par le chercheur par Muya Lubilanji Gustave-Charles du Département de Géosciences (Géologie et Géomatique), Faculté des Sciences de l’Université de Kinshasa était de détecter l’érosion ravinante dans la commune de la Nsele. Il s’agissait de cartographier des linéaments hydrographiques, des linéaments d’origine anthropique majeurs dits LIAMA (rues, avenues et routes) et d’autres indicateurs (blocs des bâtiments détruits), lesquels constituent en fait des véritables identifiants d’érosion ravinante. En bref, il est donc question de détecter ces identifiants éventuels et de voir si ces derniers constituent des indices sérieux dans toute recherche des sites érosifs.
L’étude s’intitule « Apport de la Télédétection et du S.I.G dans la Détection de l’Erosion Ravinante dans la Partie Basse de la Commune de la N’sele à l’Est de Kinshasa ». Elle a été publiée dans le site de congosciences.cd en novembre 2021. Cette partie de la ville de Kinshasa est considérée comme non encore étudiée dans ce domaine de la géomorphologie. Le S.I.G signifie Systèmes d’Information Géographique.
Selon le chercheur, les résultats obtenus sont exprimés dans les quatre cartes : la carte des linéaments hydrographiques, la carte des linéaments anthropiques majeurs (LIAMA), la carte des indicateurs autres que les linéaments ainsi que carte des ravins. La première contient quarante-huit (48) linéaments représentant les tronçons des cours d’eau, drains des eaux du ruissellement de pluie ; la deuxième comprend mille sept cent quatre-vingt neuf (1789) Liama traduisant des rues, avenues et routes qui ont été répertoriées. Ils constituent également des drains, véritables facteurs de ravinement. Trois cents et quatre (304) Liama orientés perpendiculairement au sens d’écoulement des cours d’eau constituent des zones possibles de développement de l’érosion ; la troisième montre des morceaux des édifices écroulés, véritables indices probables d’existence d’érosion ravinante ; la quatrième qui est le résultat de la combinaison additive de trois premières dans le S.I.G, montre l’érosion ravinante validée plus tard sur le terrain.
Le chercheur Muya indique que dans la ville de Kinshasa plus particulièrement, ces études se focalisent sur la partie dite ‘’haute ville’’ caractérisée par des collines sableuses et pentues. L’absence d’études systématiques dans la partie dite ‘’ville basse’’ a motivé l’étude présentée ici.
Actuellement, a-t-il écrit, avec l’évolution de la technologie, les scientifiques s’accordent à déclarer que la télédétection est un outil important pour les recherches prospectives en géosciences (géologie, géomorphologie, hydrologie, …) et dans le domaine du pétrole. C’est la raison pour laquelle nous l’avons utilisée comme méthode d’investigation à adapter à la détection de l’érosion ravinante. Cette approche a été en plus facilitée par la qualité de l’image satellitaire Ikonos de juillet 2014 dont le traitement a permis de constater que la détection de l’érosion ravinante sur l’image satellitaire est vraiment une approche méthodologique fiable.
Il a souligné que les résultats obtenus lors du traitement de l’image satellitaire Ikonos ainsi que les études statistiques faites dans le cadre de ce travail ont mis en évidence trois cents et quatre (304) unités perpendiculaires au sens d’écoulement des cours d’eau, milieu où peuvent se développer les érosions.
L’organisation spatiale des linéaments montre que le site, bien que stable, n’est pas protégé, et qu’il peut être sujet de l’érosion hydrique ravinante à chaque saison des pluies. Le problème de la détection de l’érosion ravinante relève véritablement de la méthodologie.
L’érosion hydrique ravinante s’observe dans le monde entier sur des terres sablonneuses en pente. En RDC, ce phénomène existe et est beaucoup étudié dans certaines villes et cités du pays.
JRB